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Longtemps considérée comme un moyen de subsistance lors de la grande épopée de la pêche, la morue occupe une place importante dans notre histoire. Appréciée dans les Antilles comme ici, nutritive et savoureuse, la morue fascine… Mais la connaissez-vous vraiment?
Une question fréquente! – La morue porte plusieurs noms : morue, morue de l’Atlantique, morue franche, cabillaud. La morue de l’Atlantique et la morue franche sont des espèces différentes. Quant à la morue et au cabillaud, les deux appellations représentent la même espèce, soit le Gadus morhua. La différence entre la morue et le cabillaud réside dans leur conservation; la morue désigne un poisson qui a été séché et salé, alors que le cabillaud désigne plutôt un poisson frais et entier. Au Canada, nous consommons beaucoup de morues, qui proviennent de la pêche commerciale.
Saviez-vous que…
La morue migre entre février et avril dans des eaux dont les températures varient entre 4° et 6° C. Elle pond 2,5 millions d’œufs par tranche de 5 kg de son poids; elle pond donc jusqu’à 9 millions d’œufs!
La morue est pêchée depuis 5 à 6 siècles. Elle est d’ailleurs un moyen de subsistance pour les Amérindiens depuis des millénaires!
Les Basques et les Bretons en font la découverte lors de leurs premières explorations et croisent alors leur savoir-faire à celui des Amérindiens pour concevoir un produit recherché: la morue salée et séchée. À partir de cet instant, le commerce de la morue devient très lucratif en Europe. En 1497, l’endroit de pêche de prédilection est révélé au grand jour et les Grands Bancs de Terre-Neuve et du Labrador attirent immédiatement l’attention. Portugais, Espagnols, Français et Anglais se ruent vers une pêche qui deviendra l’une des principales raisons des mouvements de colonisation vers les provinces maritimes!
Dans cette frénésie que l’on appelle la grande épopée de la pêche, la Gaspésie héberge, à l’époque, les deux plus grandes compagnies. À ce jour, elle fait partie des territoires qui ont permis le développement des pêches dans l’est du Canada.
Bref, c’est-à-dire que la morue a fortement contribué au développement des maritimes et de la côte est américaine, l’auriez-vous cru?
Saviez-vous que…
La pêche de la morue est si profondément ancrée dans les racines gaspésiennes qu’une route de la morue a été créée en son honneur! Fiers de son histoire, les Gaspésiens vous invitent donc à suivre ses traces à travers des musées et des destinations touristiques originales. Plutôt sympa!
À travers les années, la pêche est devenue de plus en plus développée et la quantité de poissons capturée de plus en plus importante. Si bien qu’en 1982, jusqu’à 517 000 tonnes de morues ont été capturées dans le golfe du Saint-Laurent et dans les provinces atlantiques.
Toutefois, la production de morue a rapidement diminué, et le ministre des Pêches a mis en place un moratoire. Même après 5 ans de moratoire, comme la population de morues ne reprenait pas de vigueur, d’autres mesures ont été mises en place. Plusieurs espèces de morues ont été inscrites sur la liste des espèces menacées et en voie de disparition au Canada. Les populations de phoques, principaux prédateurs de la morue, ont été contrôlées et les sites de reproduction de morues ont été protégés. Des quotas stricts, des périodes de pêche précises et un encadrement rigoureux ont également été mis en place pour la pêche à la morue. Aujourd’hui, ces mesures sont toujours appliquées.
Pêchée de différentes façons (au chalut de fond, au chalut pélagique, à la palangre, au filet ou à la ligne), la morue se retrouve à de nombreux endroits dans le monde : dans la mer du Nord, dans la Manche, en Atlantique Nord-Est, dans le golfe de Gascogne, en France et dans le sud de la Bretagne.
Au Canada, les chalutiers pêchent toujours la morue dans les eaux internationales des Grands Bancs de Terre-Neuve, sous plusieurs réglementations. Dans les poissonneries, on retrouve généralement des produits d’importation provenant du Pacifique ou de pays de l’Atlantique Nord, tels que la Norvège et l’Islande. L’approvisionnement outre-mer permet, entre autres, de stabiliser les populations de morues dans nos provinces maritimes.
Pêchée à longueur d’année, la morue est disponible pour la consommation en tout temps, et ce, sous plusieurs formes : salée, séchée, en filets ou entière. On note cependant de meilleurs résultats de pêche durant les mois de mars, avril, octobre et novembre pour les pays d’Europe.
Les recettes pour relever le goût de la morue sont nombreuses. On connaît surtout les acras de morue, repas originaire des Antilles ou la brandade de morue, tout aussi excellente. On consomme également cette dernière en Écosse et en Irlande du Nord, dans le traditionnel fish and chips. Pour ceux qui préfèrent le goût naturel de la chair, il est possible de la manger poêlée, grillée sur le BBQ ou tout simplement dans un léger bouillon tomaté !
Saviez-vous que…
La spécialité grecque et turque, appelée tarama ou taramasalata, est composée d’œufs de cabillaud fumés et mélangés. Appréciée en Méditerranée, elle augmente en cote de popularité à Paris comme apéritif. Essayez-la sur un petit pain de campagne !
La consommation de morue a de nombreux bienfaits sur la santé. En effet, elle contient peu de gras, si on la compare aux autres poissons, et ne contient que 105 calories par portion de 100 g. Elle est aussi riche en protéines, en sels minéraux, en vitamines B12, B3, B6 et D et en acides gras oméga-3.
Saviez-vous que…
L’huile de foie de morue, cette substance que nos grands-mères nous forçaient à avaler, aurait des bienfaits sur le développement physique et intellectuel des enfants et des personnes âgées. On explique ceci dû à son taux élevé en vitamine D, une vitamine reconnue pour améliorer la performance cognitive.
La morue est donc une espèce de poisson prisée à travers le monde entier. Nous avons la chance de pouvoir la déguster fraîche à longueur d’année. Si vous ne la connaissez pas encore, essayez-la !
Nom commun | Morue ou cabillaud |
Nom scientifique | Gadus morhua |
Zone de pêche | Atlantique Nord |
Pêcher au | Canada |
Capture | Chalut de fond, chalut pélagique, à la palangre, au filet, à la ligne. |
Type de pêche | Sous moratoire durant de nombreuses années, elle est aujourd’hui très encadrée. |
Mesures de conservation de l’espèce | Contrôle de la population des phoques, programme de rétablissement, contrôle des pêches pour les espèces en voie de disparition, imposition de quotas, etc. |
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