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Éviter le poisson cru ou non? Cesser de manger du poisson même lorsqu’il est cuit? Ne pas donner de poisson à son jeune enfant? Les questions se posent et les réponses restent vagues. Alors pourquoi ne pas répondre à toutes ces inquiétudes en un seul article!
Le poisson n’est pas à craindre pendant la grossesse. On entend souvent parler des dangers liés au mercure pour les femmes enceintes et le bébé. Il ne faut cependant pas généraliser, car ce ne sont pas tous les poissons qui accumulent le mercure dans leurs tissus (voir plus bas pour bien choisir son poisson). D’autant plus qu’intégrer cet aliment à sa diète apporte plusieurs nutriments essentiels au développement du fœtus, et certains sont difficiles à obtenir en quantité suffisante, si l’on suit l’alimentation nord-américaine moderne.
Le poisson apporte de trop grands avantages au niveau de la santé du bébé pour que l’on décide de l’éviter par crainte de consommer du mercure (pour autant que l’on choisisse de manière éclairée quelles sortes de poisson manger). Une étude nord-américaine a démontré que l’on divulguait des informations incohérentes aux femmes enceintes quant à la consommation de poisson pendant la grossesse. Le manque d’indications sur quels poissons manger encourage les femmes à éviter le poisson ; ces dernières ne voulant pas risquer la santé de leur bébé.
Cependant, une grande étude épidémiologique menée en Espagne a décelé une corrélation positive entre la consommation de poisson et le développement neuropsychologique de l’enfant. Plus la mère consommait de poisson, mieux l’enfant réussissait les tests d’aptitudes après la naissance.
Il y a trois types d’oméga-3 importants pour l’être humain. De ceux-ci, deux sont principalement retrouvés dans les huiles d’origine marine, dont le DHA, un acide gras que l’on consomme souvent en quantité insuffisante. Bien que la science n’ait pas encore précisément établi les besoins des femmes en matière d’oméga-3 pendant la grossesse, on pense qu’ils sont plus élevés qu’à la normale. Ceci dit, le DHA est très important pour les femmes enceintes, puisqu’il contribue à la construction du cerveau et des yeux du bébé.
Plusieurs aliments contiennent aujourd’hui des suppléments en oméga-3, auxquels on n’ajoute que de l’ALA, soit un oméga-3 que l’on retrouve dans les huiles végétales. Il est pratiquement impossible d’obtenir une dose suffisante de DHA pendant la grossesse lorsqu’on ne mange pas de poisson ou de produit de la mer. Pour avoir un bébé en pleine santé, il est donc recommandé de manger jusqu’à 2 portions de poisson faible en mercure, des huiles végétales (pour l’ALA) et des suppléments comme l’huile de poisson.
Le principal bémol à la consommation de poisson chez la femme enceinte est le mercure. Pour un fœtus, les effets neurotoxiques sont considérables et peuvent causer de graves retards de développement. Heureusement, le mercure ne tend à s’accumuler que chez certaines espèces, et bien s’informer sur le Web ainsi qu’auprès de son poissonnier permet de faire des choix judicieux en matière de consommation.
Le poisson cru est fortement déconseillé pendant la grossesse. Avant l’accouchement, les bébés sont beaucoup plus sensibles que les adultes à toutes sortes de microorganismes qui peuvent être présents dans le poisson cru. Si, pendant la grossesse, la mère est infectée par le microorganisme responsable de la toxoplasmose, le fœtus peut contracter la toxoplasmose congénitale, pouvant mener à des maladies neurologiques graves, comme la microcéphalie, l’hydrocéphalie ou la cécité. Un autre exemple est la bactérie listeria monocytogenes, qui peut même se retrouver dans le poisson fumé. Il faut cuire la chair pour détruire efficacement la bactérie. La listériose que celle-ci cause ne doit pas être prise à la légère, puisqu’elle peut mener à l’avortement.
Le mercure s’accumule dans les organismes et se concentre en général davantage dans les espèces plus élevées dans la chaîne alimentaire. Ainsi, certaines espèces de poissons carnivores contiennent des quantités importantes de méthylmercure (la forme toxique du mercure qui s’accumule dans le corps), comme le thon, l’espadon ou le requin.
La crevette et le saumon figurent parmi des choix santé, étant riches en oméga-3 tout en possédant une concentration faible en mercure. Les huîtres et les moules, ainsi que le tilapia, la goberge, la truite arc-en-ciel et plusieurs autres figurent également dans la liste des espèces de poisson faibles en mercure (cliquez ici pour la consulter).
REMERCIEMENTS
Nous remercions notre collaborateur Jean-Christophe Sicotte-Brisson, étudiant en biologie à l’Université du Québec à Montréal, pour la rédaction de cet article.
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