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L’histoire d’amour entre Odessa Poissonnier et le homard des Îles-de-la-Madeleine remonte à celle de ses propriétaires, la famille Ferron. Dès les années quatre-vingt, elle réduit la distance entre l’archipel et une clientèle avide de ces légendaires homards.
Quarante ans plus tard, les spécialistes de la mer d’Odessa Poissonnier travaillent toujours de pairs avec des entreprises locales afin de mettre à l’honneur des homards de cette région emblématique.
Plus jeune, Gabriel Vigneau a senti l’appel du large : après des études à Montréal et à Québec en comptabilité et en administration, il se voit offrir un emploi dans une tour à bureaux à Toronto. Un temps tenté, il change plutôt de cap pour larguer les amarres sur les rives de sa jeunesse, aux Îles-de-la-Madeleine.
C’est ici qu’on le retrouve, à 26 ans, directeur de Poissons Frais des Îles, entreprise-phare ancrée depuis 1985 à Havre-Aubert, et récemment prise en relève avec son père Christian, passionné-pêcheur depuis l’âge de 14 ans.
Chaque année durant neuf semaines, la trentaine d’employés s’active au rythme de la frénésie de cette pêche quasi miraculeuse pour l’économie locale.
Dès le début mai, beau temps mauvais temps, c’est vers les trois heures du matin qu’environ mille personnes se lèvent et convergent vers les ports, prêtes à lever des casiers de homard pour créer du bonheur un peu partout dans le monde. En plus de faire tourner une très grande partie de l’économie de l’archipel : « C’est six jours par semaine, sauf le dimanche », explique Gabriel.
Depuis sa jeunesse, il a maintes fois eu l’occasion de vivre cette expérience où tempêtes et brouillard s’invitent parfois dans ce grand rituel : « Quand ça arrive, seuls l’expérience et les outils de navigation nous permettent de savoir où nous sommes. »
Gabriel explique que chaque capitaine-propriétaire d’un permis de pêche au homard peut larguer 273 casiers au fond de l’eau. Chaque casier en bois pèse environ 68 kilos (150 livres), contient des appâts et peut abriter jusqu’à 6 crustacés de taille minimale au moment d’être sorti de l’eau, à l’huile de coude. Les casiers sont liés en groupe de 7 et ne peuvent être remontés qu’une seule fois par jour.
Le travail est dur, mais gratifiant. D’autant plus que depuis quelques années, la ressource abonde : « On était à 25 ou 30 000 livres de homards par pêcheur, cette année on espère une saison de 50 000 livres », signale Gabriel. Le réchauffement de l’eau expliquerait le phénomène.
Des femmes à bord des homardiers? « Une trentaine », estime-t-il. Du nombre, on retrouve Maggy, la fille de la blonde de son père.
Et la fête? Déjà ensemble six jours par semaine, Gabriel explique que le samedi après-midi, plusieurs équipages se regroupent en alternance sur les bateaux, sans doute le temps de quelques histoires de pêche.
Puis le dernier soir, au terme de ces 54 jours de très haute intensité, les épaules se relâchent, après une ultime journée d’effort, cette fois pour remonter tous les casiers et les redéposer sur la terre ferme, jusqu’à l’année prochaine. « Rendu là, tout le monde est vraiment fatigué, mais fier de sa saison! », nous résume Gabriel.
Au fait, Gabriel, qu’est-ce qui distingue le homard des Îles? « Le homard des Îles est pêché sur des fonds rocheux, contrairement aux fonds de sables ou de vase que le retrouve ailleurs dans les maritimes. Sa carapace dure est remplie et surtout, sa qualité est impeccable. » Et tu le manges comment, ton homard? « En coquille, vapeur, nature, avec un peu de sel. Oui, c’est tout! »
Rajoutons que Le prêt-à-boire Spritz Les Îles, inspiré de la région, de ses paysages et de ses gens, ajoute en accord-homard une touche festive nous plongeant au centre de ce bonheur!
La saison de pêche 2021 s’annonce très exigeante, mais tout aussi gratifiante, affirme Gabriel. Alors de partout au Québec, bravo et merci aux pêcheurs, à leurs familles et à celles et ceux qui, sur mer comme sur terre, prêchent, préparent et transportent sur plusieurs continents, jusque dans nos assiettes, ces fabuleux trésors d’ici.
| Nom commun | Homard américain (ou canadien) |
| Nom scientifique | Homarus americanus |
| Zones de pêche | États-Unis, Canada, Europe |
| Capture | Casiers (pièges) |
| Type de pêche | Sauvage |
SOURCES
Entrevue avec Gabriel Vigneau, Directeur de Poissons Frais des Îles, Havre-Aubert, Îles-de-la-Madeleine.
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